Tous les pays échangent des nouvelles
les lieux où tu as erré
laissés, crois-tu, en arrière
Ils racontent ce qu'ils faisaient
lorsque tu les a visités
occupé à mille choses
Pour eux la vie n'est pas enfuie
ils se racontent les saisons
(automne doré à la feuille )
les couleurs le fond de teint
(à fleur d'eau à fleur de soleil)
en arrière du paysage
la qualité de l'air la pluie
la force du vent les odeurs
tout ce qui fait la substance
le tissu la trame l'ambiance
d'un seul instant d'un seul jour
à jamais ineffaçable
tous les pays comme des pélerins
au retour de leur voyage
collectionnent chaque relique
Ils gardent pour l'éternité
l'inimitable accent de vie
sous les images de l'absence
© Pierre Etienne / mémoire du silence / les presses de Taizé 1977 ... p.9 à 11