en arrière plan une Huile sur toile (46 x 55 cm) de Jacques TRUPHEMUS (1922-2017). "Les lauriers de Cauvolat, circa 2015".

mardi 11 juin 2024

NOTES

 
I
 
        Ne pas forcer la voix. Tu avais cru - l'époque était tumultueuse - qu'il convenait d'élever le ton.
        Insecte chétif, tu en étais bien incapable.
        Mieux valait laisser se rétablir le silence et se remettre alors à chanter, comme un grillon après le passage du troupeau.
 
 
II
 
        Remonter le fil du langage - non pour je ne sais quelle découverte sémantique ni pour dérober le secret de Dieu - mais afin de retrouver ta propre semence, et fructifier.
 
 
III
 
        De l'air humide (mousse, écume) surgissaient des oiseaux qui grossissaient à vue d'œil et tournoyaient en poussant des cris acides.
        Bientôt tout se diluait.
        Ainsi nos chansons fragiles.
 
 
IV
 
        Les mots découvraient les branchies des poumons, les contractions du cœur , le frémissement des muscles.
 
        Les mots ont la nostalgie du corps.
 
 
V
 
        Le poète s'étonne d'entendre un son impossible à localiser. Tout ce qui parle tout seul en lui et sans lui.
  


© Pierre Etienne / mémoire du silence / les presses de Taizé 1977 ... p. 68 à 70
 
 
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire