Navire au milieu de la mer, le paysage s'était installé dans le bleu.
Il avançait paisiblement, limité de partout par un horizon calme.
Nous allions rester jusqu'à la fin des temps sous ce soleil tranquille en écoutant mugir les vaches.
Demain le jour reparaîtrait, l'infini serait toujours aussi proche.
Certains pensaient qu'en dépassant l'horizon on tomberait dans l'océan de Félicité.
Mais personne ne se risquait trop. Il n'y avait plus ni froid ni pluie.
Le bonheur quotidien assuré désormais par les divinités protectrices, le temps cyclique était retrouvé.
© Pierre Etienne / le rempart des îles / les presses de Taizé 1965
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