Recommencer le chant interrompu, patiemment renouer le fil brisé.
Alors il jaillira le chant longuement réprimé.
L'acclamation universelle retentira selon un rythme fort.
Comme le trop-plein d'un étang lorsqu'on hisse la planche de bois qui l'obstrue se déverse alentour avec des bondissements de jeune veau,
Après la longue attente où sur la surface de l'eau morte se reflétait l'éternel balancement d'une branche
Voici la ruée, le balbutiement ; il faudra bien qu'apparaisse au grand jour la jubilation inexprimée.
Ah ! nous devons croire que rien ne se perd de la louange, que tout élan inhabile à prendre sa forme
Un jour s'élèvera dans sa cohérence accomplie et sa fécondité jusqu'alors inaperçue.
Car il n'est pire crainte que d'être stérile et rejeté, mais voici qu'Il est parmi nous, au dedans de nous
Celui qui brise la pierre de notre cœur, avive notre vue et descelle nos lèvres.
© Pierre Etienne / le rempart des îles / les presses de Taizé 1965
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