Plus jamais la mer
Il t'est suffisant
De l'avoir touchée
Autrefois vue
Tu as une vie
Et l'éternité peut-être
Pour la découvrir
La ré-inventer
Pour te consoler
À la vaste voix discrète
Et irréfutable
La mer immortelle
Où baigner ton corps
Immerger ton chant
Parfois tu ne sauras plus
Si c'était un rêve
Que ce grondement
Des houles d'hiver
Et le cliquetant
Charroi de coquilles
Semblera le choc
D'un pouls enfièvré
Plus jamais la mer
Sera-ce plus vrai
De l'avoir rêvée
Tel un vieux bonhomme
Au dortoir gris de l'asile
S'embrouille et ne sait
S'il était l'amant
De la femme belle
Au vieil autrefois
Et de ses doigts gourds
Compte les saisons
Des années passées
Rêve ou souvenir
Au tréfonds de l'âme
Il reste la mer
La vaste voix si discrète
Et intarissable
La mer immortelle
Où plonger ton chant
© Pierre Etienne / le rempart des îles / les presses de Taizé 1965
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