Même le pauvre au sang pauvre
l'être chlorotique
la triste fille laide attristée de sa laideur
l'infirme dans sa voiture à trois roues
le prisonnier dans sa cellule après cinq ans de détention
le vieillard de l'hospice qui se traîne avec peine vers le banc
de la cour pour y prendre le soleil
Connaissent dans le fond de leur poitrine ce grand
bourdonnement du cœur et la chaleur généreuse du sang.
Comme il voudrait jaillir ce liquide vermeil, luxe
de leur vie misérable, le sang prisonnier qui tire sur ses vaisseaux
tel un jeune cheval sur la longe.
© Pierre Etienne / les sentiers du monde / les presses de Taizé 1972 ... p.51
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