I
L'eau qui dort le feu sous la cendre
dans l'arrêt furtif de l'hiver
le sang refluant vers le cœur
s'en vont poursuivre leur périple
Ils jailliront (message allègre
au seuil de la dissonance
aux lèvres de la blessure ) :
le sang nourri du suc des nuits
la flamme emmaillotée de braise
le flot poussant son insolence
aux canaux vêtus de verglas
Silence au creux du jour bref
étalant sur le sol glacé
la nappe blanche du discours
Aube levée à hauteur de cœur
Hiver mûrissant de rêves
dans les terriers du soleil
II
À la lisière de l'année
la forêt s'apprête à se mettre en marche
les rameaux à se revêtir - en songe -
de leurs feuillets éphémérides
détachables chacun au gré du vent
suivant l'agreste calendrier
allergique aux mathématiques
Des brindilles sont élaguées
et la joie du bout des branches
réchauffera au fond du cœur
le regard des étoiles
pour chacun des errants
éphémères que nous sommes
© Pierre Etienne / les amis essentiels / les presses de Taizé 1974 ... p.31 à 33
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