On peut rêver à ces demeures
où l'on gardait les vieilles hardes
le lit la table l'armoire
la Bible et les bibelots
derrière les volets mi-clos
de la chambre des disparus
Ainsi les défunts
pouvaient-ils sans trop se tromper
réapparaître un instant bref
aux heures sombres de la nuit
humer un parfum familier
ou caresser le dos d'un livre
On peut rêver à ces jardins
où subsistaient de très vieux arbres
plantés les jours d'anniversaire
Ainsi les ombres d'autrefois
pouvaient-elles même éviter
les éraflures de la lune
Entre la vie et la mort
des vestiges sacramentels
posaient des points de suture
© Pierre Etienne / les amis essentiels / les presses de Taizé 1974 ... p.68 et 69
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