I
ARBUSTES
Madrépores dans la brume
arbustes revêtus de givre
substituts de la lumière
cristallisée ici
sur des branches frêles
Jusqu'à ce que le soleil
laissant émerger son disque
des voiles mouvants
dépouille les rameaux
des blancs ornements
Dans un cliquetis
de métal et d'humidité
on entend le choc
sur le feutre des feuilles
du dernier automne
Subsiste sous les paupières
la vision de blancheur
l'instant où l'éclat
triomphant de la grisaille
alors irradiait
II
GENÊTS
Plus beaux que tous les mots
sachant s'énéantir
après l'éclat prodigué
pour personne au monde
sinon le soleil
Lamelles de givre
sur fibre de genêts
éventails à demi
entrouverts
dans leur scintillement
De loin roses des sables
transmuant la lueur
à la limite de ses forces
d'un soleil atténué
en blancheur sans réplique
Silence de la lumière
jusqu'à éblouir
ôter l'usage des mots
puis dispersion des cristaux
sans nulle auto-complaisance
© Pierre Etienne / ciels sans nombre / les presses de Taizé 1981 ... p.51 à 53
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