J'écrirai sur la joie. Parce que je suis triste. Ce ne sera pas une petite joie discrète qu'il est nécessaire de ne pas exprimer trop fort pour ne pas accabler les gens morfondus. Mais une joie tonnante et magistrale comme l'explosion d'un réservoir d'essence.
Quel crépitement, quelles flammes, mes amis. Et comment dire les hurlements alentour.
Ce ne sera pas une joie panique mais une grande exultation dramatique. Parce qu'il se passera quelque chose, vous comprenez ?
Maintenant je peux bien vous confier pourquoi il doit en êre ainsi. Je suis, avec vous tous, tellement anesthésié par tous les parfums de tristesse voltigeant ça et là qu'il faut une déflagration énorme pour que la gangue pétrifiée se disloque et nous laisse entendre le souffle doux et subtil que nous n'avons jamais cessé d'espérer.
© Pierre Etienne / lente remontée depuis les rivages / les presses de Taizé 1969 ... p. 63 à 64
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