Le monde, est bien plus vaste que le monde
l'orbe s'accroît sous nos regards,
le ciel étoilé pulvérise
l'épaisseur mate de la nuit.
La lumière se déverse
En larges gouttes de gel,
Au soir l'étang devint rouge
Quand le soleil disparut.
Les oiseaux glissaient sur l'air glacé
Tels des enfants rentrant de l'école.
Pour les Heures du duc de berry
Tout le décor était en place.
Mais après les trop longues nuits
Où le soleil va sommeiller
Qu'adviendra-t-il de ton personnage
Et de ceux de ta génération ?
Le printemps ne manquera pas d'apparaître
Au milieu d'un gâchis d'orage et d'argile.
Les rossignols sauront faire vibrer le silence
Par les pauses de leur chant, étonnamment cruelles.
Au milieu du chemin,
Au milieu de la vie tu aimerais te tourner
Vers les anciens jardins et voir encor la trace
D'êtres évanouis que la lumière
Restituait à contre-jour sous forme d'ombres.
Désormais ce sera fini, il faut passer
Dans une autre vallée, sans conserver le goût
De ton monde d'antan. Ne regrette rien,
La grappe était belle et la musique pure
Ta coupe fut remplie du vin le meilleur,
Il faut aller plus loin, trop vaste est le monde.
© Pierre Etienne / lente remontée depuis les rivages / les presses de Taizé 1969 ... p. 65 à 67
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