en arrière plan une Huile sur toile (46 x 55 cm) de Jacques TRUPHEMUS (1922-2017). "Les lauriers de Cauvolat, circa 2015".

jeudi 18 janvier 2024

Sans titre I

 
 Au cœur de l'hiver, quand les soirs sont trop doux vers la fin de janvier (tel un printemps trop précose), il nous prend de rêver à des rivages autrefois abordés.
    Il nous revient, au fond du regard qui communique avec l'âme et le  cœur, des visages candides et frais comme des ressuscités.
    Il nous semble que tout ce qui se perdait dde notre enfance se cristallise tout à coup, et la vie chaude et claire à nouveau nous arrive.
    Y autait-il un passé joyeux ? Les terreurs enfantines sont encore à errer ici et là sous les meubles, elles pourraient venir nous étouffer durant les sommeils mais jusqu'ici
    Une permanence de la bénédiction nous a accompagnés (nos anciens auraient parlé d'un ange).
    Ainsi au terme d'un voyage, lorsque les lumières d'abord dispersées dans les ténèbres accourent les unes vers les autres
    Pour former une immense grappe et vers le centre de la ville une coupe réverbérée en plein ciel,
    Toutes les joies d'autrefois, diffuses ou précises, s'agrègent au-dedans, élevant une rumeur comme une revendication pour avoir leur part et se perpétuer dans une réanimation d'allégresse.
    Apprendrons-nous la louange ? Dissiperons-nous cette crainte affreuse étranglant nos voix d'hommes cultivés ? Saurons-nous faire monter un cri, grande flamme orangé, déflagration dans la nuit, ébranlement des ténèbres !



© Pierre Etienne / lente remontée depuis les rivages / les presses de Taizé 1969 ... p. 56 à 57
 
 
 
 
 

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