Toi qui creuses des plaies si profondes
Tels de la planète les gouffres
Que l'eau des mers ne peut combler
Ne laisse pas nous t'en prions
Les trop patients complices
Les pleurs, les soupirs et la compassion fraternelle
Polir et apaiser les lèvres de nos brèches.
Nous n'avons pas traversé tant de villes et leur solitude, le pays crépusculaire plus désolé que le désert.
Pour nous faner avec un sourire contraint, un brin de buis entre les doigts.
Nous ne te demandons pas de nous murmurer les projets les plus vastes,
Ni de nous combler de sept vertus, ni de faire de nous des chrétiens habiles à exprimer la quintessence de l'homme d'aujourd'hui,
Mais donne la divine attente, apprend-nous à préserver cette écoute : le grondement de ta vie, invisible mais indéniable
Comme le vent du sud en un torrent aérien au ras du sol, qui fait ployer les branches des arbres et se briser les cannes de maïs.
© Pierre Etienne / lente remontée depuis les rivages / les presses de Taizé 1969 ... p. 58 à 59
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