NUITS

 

Ce sont de grandes nuits exorcisées

tout enfiévrées d'éclairs de chaleur

Le bulldozer recroquevillé

s'est laissé subjuguer par la lune

il ne bougera plus jusqu'au lever du jour

 

L'immobile lueur sur les collines  

sans un seul bruit s'est remise à couler

Tout le pays tire sur ses amarres

fatigué de son seul horizon

s'apprête pour l'appareillage

pour aller visiter d'autres terres

là-bas du côté de l'orient

et revenir porté par les vagues 

au premier flot du soleil levant 

© Pierre Etienne / les amis essentiels / les presses de Taizé 1974 ... p.37