en arrière plan une Huile sur toile (46 x 55 cm) de Jacques TRUPHEMUS (1922-2017). "Les lauriers de Cauvolat, circa 2015".

vendredi 5 juillet 2024

ODE MARINE

 
 I
 
Dans la grande étendue où se perdent
registre   ampleur et toute référence
on retrouve des rythmes de lumière
que nul incident   hormis peut-être
la marée noire - et même -
ne saurait pour longtemps briser
 
 
II
 
Les eaux mouvantes dont parle le Livre
comment pourrait-on les dépeindre
sous les traits de la solitude
agrandissant celle de l'homme
Plutôt   multitudes se chevauchant
image de l'Apocalypse
 
 
III
 
Que savent-ils de nous les poissons
évoluant en eau profonde
Ont-ils souvenir des plongeurs
ou bien attendent-ils l'autopsie
du quadrupède téméraire
égaré au milieu des prairies de la mer
 
 
IV
 
Délivrez-nous de ceux qui nous veulent du bien
(ardents semeurs de catastrophes)
délivrez-nous de ceux qui posent des barrières
ou déclarent savoir la seule issue
Etendues marines   contradictoires
initiez-nous à la démesure
 
 
V
 
Retrouver enfin les stations de la mer
quelques part au centre des flots
dans un site encor aussi inaccessible
qu'aux Découvreurs les Iles Fortunées
le lieu où les humains viendraient
des quatre vents échanger des nouvelles
 
 
 
© Pierre Etienne / poésie nomade / les presses de Taizé 1978 ... p.18 et 19
 
 
 
 
 

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