en arrière plan une Huile sur toile (46 x 55 cm) de Jacques TRUPHEMUS (1922-2017). "Les lauriers de Cauvolat, circa 2015".

jeudi 4 juillet 2024

ODE POUR LES JOURS BREFS

 
I
 
L'œil du soir va se fermer
l'hiver et les soies rêches du ciel
dépose les reflets d'une eau laiteuse
sur les buis aux rousseurs de cuivre
on entend déjà leur cliquetis
dans le vent guerrier   Don Quichotte
à l'instar de nos songes


II

Radiographie d'un arbre effeuillé
trachée   bronches et bronchioles
tels qu'à l'école du village
l'on accrochait des tableaux
abstraits   d'histoire naturelle
Lui passera encor bien des printemps
pour la délectation des oiseaux


III

Tout l'arc-en-ciel en élevant du sol
le regard (la lumière en bas)
jusqu'au bleu quasi violet du zénith
dans une suspension de fraîcheur
Tout pour aiguiser le désir
d'aller voir au-delà du prisme
mais la vigueur du sang retient à la terre


IV

L'heure où il importe de dire
cela que l'autre sait déjà
(serait-il loin   fier de son silence)
mais où il faut offrir des mots
autres que fumées au seuil des bois
textes de bandes dessinées
bulles prêtes à éclater


V

Encor le fleuve   il basse des secrets
sans lassitude   sans crainte
de la divulgation   il sait
seul l'appelé reçoit le message
Pour qui redoute l'heure trop longue
il semble un instant s'arrêter
colporteur toujours en voyage



© Pierre Etienne / ciels sans nombre / les presses de Taizé 1981 ... p.16 et 17
 
 
 
 
 

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